Le plaisir épicurien
Introduction. Situation historique:
Deux écoles philosophiques naissent en même temps en ce III° siècle avant J.C.: l’épicurisme et le stoïcisme. Deux choses sont à examiner: le contexte socio-politique et le contexte philosophique. Contexte socio-politique: c’est la fin de l’empire d’Alexandre. Il ne reste de cet empire que des lambeaux que se disputent ses généraux. La cité a été brisée au profit d’un empire immense. Avant Alexandre, la Grèce était formée de petites cités politiquement autonomes: Athènes, Spartes etc. Au III° siècle cela représente le passé. L’empire a pris la place des cités. Ceci a entraîné une accentuation de l’individualisme (moins d’esprit de groupe, de patriotisme dans l’empire). Or, l’empire est brisé. Véritable décadence de la Grèce. Plus de foi dans les choses humaines. Religiosité envahissante qui divinise jusqu’aux nouveaux maîtres d’Athènes (on divinisera Démétrios Poliorcète au pouvoir deux fois (-307, -287) et on le logera au Parthénon dont il fit un lieu de plaisir. On divinisera aussi ses maîtresses) et qui prend l’essentiel de l’énergie des hommes. La Grèce n’attend plus rien. Époque troublée. Pendant les 35 ans qu’Epicure passa à Athènes, la ville fut plusieurs fois assiégée, changea de maître mais ne sera jamais plus indépendante (soumise aux macédoniens). L’art, qui a son apogée classique au V° siècle, se perd dans le maniérisme au IV° siècle, pour s’orienter vers un maniérisme sophistiqué au III° siècle. Art finissant: allongement des formes du corps humain, démesure. Il n’y a plus de patrie pour laquelle vivre et se sacrifier. Luxe des riches, dénuement du plus grand nombre. Les plus pauvres n’ont pas de droits politiques. Dans ce contexte deux écoles vont naître: — Le stoïcisme: idéal cosmopolite parce que l’empire est brisé. Idéal universaliste. Pas de différence entre le maître et l’esclave. Le maître peut être vertueux et l’esclave aussi. Les différences sociales s’effondrent. École