Le premier sens du mot Monstre vient de montrer, faire paraître au regard. On désigne ainsi un être au physique et aux moeurs étranges. Le théâtre étant l'art de la représentation, des auteurs antiques comme Sénèque écrivait déjà des pièces tel que Phèdre pour représenter le monstre. Cette volonté de décrire le monstre a traversé les siècles : on retrouve dans la tragédie classique française de nombreux monstres inspirée des tragédies antiques grecques. Enfin on retrouve au XXème siècle le visage du monstre devenu absurde. Le monstre a été représenté de maintes manières différentes au cours des siècles. Nous allons donc nous poser la question suivante : l’expression de la monstruosité au théâtre peut elle se passer de mots ?
Nous verrons dans un premier temps l’importance du lien intime et puissant qui lie le lecteur avec la magie des mots. Cependant, force est de constater que le sens d'une pièce peut être enrichi par le jeu des comédiens ou l'interprétation d'un metteur en scène, éléments que nous développerons dans une seconde partie.

I) Didascalie importance du texte

a) Lecture

La lecture du texte permet de s’approprier d’une certaine manière le texte. Parmi le registre classique on retrouve certains auteurs tel que racine dans Phèdre qui vont user de nombreux monologues (Acte II scène III) qui lors de leur relecture vont permettre au lecteur de prendre possession du texte. D’une autre part, le lecteur va imaginer le monstre, les réactions des personnages, le lieu ou se déroule la scène sans être perturbé par une quelconque influence. Ainsi le lecteur pourra notamment dans le Médée de Corneille, Acte V, scène 2 imaginer sans mal le monstre naissant ; en proie au doute.

b) Les hors scènes

Au XVIIème siècle, le courant classique imposait aux auteurs certaines règles, principalement de bienséances et de vraisemblances. Ces règles sont à l’origine de la création du hors scène. Ce dernier consiste à faire annoncer par un personnage un acte choquant qui