le rat et l'elephant
La sotte vanité nous est particulière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière. Leur orgueil me semble en un mot Beaucoup plus fou, mais pas si sot. Donnons quelque image du nôtre, Qui sans doute (2) en vaut bien un autre.
Un Rat des plus petits voyait un Eléphant
Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent De la bête de haut parage (3), Qui marchait à gros équipage (4). Sur l’animal à triple étage Une Sultane de renom, Son Chien, son Chat, et sa Guenon,
Son Perroquet, sa vieille (5), et toute sa maison, S’en allait en pèlerinage. Le Rat s’étonnait que les gens
Fussent touchés (6) de voir cette pesante masse :
Comme si d’occuper ou plus ou moins de place
Nous rendait, disait-il, plus ou moins importants.
Mais qu’admirez-vous tant en lui vous autres hommes?
Serait-ce ce grand corps, qui fait peur aux enfants ?
Nous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes, D’un grain (7) moins que les Eléphants. Il en aurait dit davantage ; Mais le Chat sortant de sa cage Lui fit voir en moins d’un instant Qu’un Rat n’est pas un Eléphant. Le Rat et l’Eléphant
Phèdre , liv. 1, F. 38. — Maître Glotelet, dans les œuvres de Clément Mabot, apologue de la Mouche et l’Eléphant.
V. 1. Se croire un personnage est fort commun en France :
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La sotte vanité nous est particulière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière.
Quelle est cette manière ? Peut-être falloit—il, en l’expliquant, lui consacrer une autre fiction. Avancer deux propositions différentes et n’en prouver qu’une , Cela ne suffit pas en saine logique. La Fontaine manque ici au devoir qu’il paroit s’être imposé dans un de ses apologues, où il a