COMMENTAIRE D’ŒUVRE :
LE RETABLE D’ISSENHEIM (1512-1516)

Matthias Grünewald, est un des peintres allemands les plus connus, mais on ne possède cependant pas beaucoup d’informations sur sa vie, même sur son vrai nom. En effet, quelques sources ont permit de supposer qu’il serait né entre 1475 et 1480 à Wurtzbourg en Bavière. Son nom de naissance, est lui aussi flou : Mathis Nithart ou Mathis Gothart. Le nom de Grünewald n’apparaît lui qu’en 1675, dans L’Académie Allemande, de Joachim Sandrart, un peintre cherchant à conserver les vies de ses collègues allemands. Grünewald, va commencer par travailler au service de l’archevêque de Mayence, Uriel Vo Gemmingen, en tant que maître d’œuvre ou architecte, puis en tant que peintre de retable. Il vécu ensuite à Issenheim, où il réalisa sa plus célèbre œuvre, le Retable d’Issenheim, entre 1512 et 1516, une commande du précepteur du couvent des Antonins. Il est composé de 3 parties représentant plusieurs scènes : la Résurrection, l’Annonciation, le Concert des Anges, la Crucifixion, la Tentation de Saint-Antoine et la visite de Saint-Antoine à Saint-Paul. On étudiera ici le tableau de la Crucifixion, visible sur le retable fermé, nous contant l’épisode où le Christ, sur sa croix, rend son dernier souffle. La crucifixion est un polyptique, réalisé à l’huile sur bois. L’œuvre, réalisée au couvent d’Issenheim, a ensuite été exposée à la bibliothèque nationale du district à Colmar, puis à partir de 1852 au Musée d’Unterlinden de la même ville, dans l’ancien couvent de Dominicaines.
Ainsi, comment le tableau de Grünewald annonce-t-il une transition de représentation d’un thème sacré, par l’utilisation d’un langage dramatique et d’un vocabulaire de la fin du Moyen-Âge ?
Nous ferons dans un premier temps une analyse plastique, puis iconographique, et pour finir conceptuelle.

La Crucifixion, de Grünewald, fait partie d’un ensemble d’œuvres formant un retable, c’est à dire un tableau d’autel. En effet, le retable est