Le roi Marobode
Marobode
Le roi Marobode est membre de la puissante tribu des Marcomans. Au Ier siècle avant notre ère, Jules César est le premier auteur romain à mentionner ce peuple germanique lorsqu’il affronte les troupes du chef suève Arioviste en Gaule : « Lui-même (Jules César), ayant rangé l’armée sur une triple ligne de bataille, s’avança jusqu’au camp des ennemis.
Alors seulement les Germains, ne pouvant plus éviter le combat, firent sortir leurs troupes de leur camp, et les placèrent, peuplade par peuplade, à des intervalles égaux,
Harudes, Marcomans, Tribocques, Vangions, Némètes, Sédusiens, Suèves [...] »
(Guerre des Gaules, I, 51).
Cédric Chadburn
LA TRIBU DES MARCOMANS
Les sources romaines ne précisent pas leur région d’origine. Elles mentionnent seulement, en 9 avant notre ère, une victoire militaire du général romain Drusus, frère du futur empereur Tibère, contre les
Marcomans sans préciser le lieu de la bataille : « En Germanie, Drusus soumit les Usipètes les premiers, ensuite les Tenctères et les Chattes.
Il massacra les Marcomans presque jusqu’à leur extermination.
Ensuite, il l’emporta en même temps sur les Chérusques, les Suèves et les Sugambres, des nations très puissantes auxquelles la nature donnait les forces dont leur mode de vie leur faisait faire l’épreuve, au cours d’une seule campagne qui fut pénible aussi pour ses troupes » (Orose, Histoires, VI, 21, 15-16). Cette défaite explique sans doute l’installation, probablement entre 9 et 6 ou entre 8 et 7 avant notre ère, des Marcomans en Bohême : « En Germanie, il n’y avait plus d’ennemi que l’on pût vaincre, à l’exception des Marcomans.
Sous la conduite de Maroboduus, ce peuple avait abandonné son territoire, s’était retiré vers l’intérieur du pays et habitait les plaines qu’entoure la forêt Hercynienne » (Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 108). Lors de cette migration, les Marcomans ne sont pas les seuls à migrer vers la Bohême : « Une fois de retour dans sa patrie, il devint en peu