Le roman epistolaire
Issu du succès de la correspondance. A l’origine de la vogue du roman épistolaire, il y a l’importance accordée dès le XVI à la correspondance : lettres, lettres de voyages, lettres d’affaires, lettres galantes. On a conservé les lettres des meilleures épistoliers comme Mme de Sévigné (authenticité et honnêteté, anecdotes et ton familier). Dès 1630 la correspondance se trouva favorisée par la création de la poste publique, et de la Petite Poste dès 1760.
Les plus belles lettres étaient celles qui renonçaient à la perfection argumentative pour se rapprocher de la conversation, recherche du naturel et de l’aisance, de la simplicité.
Correspondance du XVII était empesée par la préciosité et incapable de sincérité, celle du XVIII plus tournée vers le badinage et le persiflage.
Le XVIII va multiplier aussi les lettres passionnées et pathétiques, le plus souvent de femmes trahies, trompées, abandonnées ou seules mais toutes de bonne extraction : reprise des lettres d’Héloïse à Abélard, Eurydice à Orphée, etc. Les femmes sont supposées exceller dans la correspondance et la sensibilité qui convient pour dire le quotidien et la souffrance, et effectivement la plupart des héros sont des héroïnes (Laclos donnera la parole à 5 femmes).
Lettre 10 :
Le Sopha de Crébillon fils, roman libertin publié en 1740. L’âme du narrateur est enfermée (par une sorte de malédiction) dans un sopha qui passe de femme en femme, et il ne sera délivré, par décret divin, « que quand deux personnes se donneraient mutuellement, et sur [lui], leurs prémices ». Immense succès.
Héloïse (1101 – 1164) célèbre pour ses amours avec le théologien Abélard (1079 – 1142), qui fut châtré pour l’avoir secrètement épousée. Entrée au couvent, elle continua à entretenir avec lui une correspondance amoureuse et philosophique.
1669 : Lettres portugaises de Guilleragues racontent une passion malheureuse.
1747 : Lettres péruviennes de Mme de Graffigny
→ lettre sans réponse : un-e