Le réchauffement climatique
De notre envoyée spéciale à Strasbourg, Marielle Court, le 13/11/08
Bénéfiques pour le climat, le recours aux moteurs Diesel ou au chauffage au bois dégrade, dans le même temps, la qualité de l'air. Et si l'indispensable combat contre le réchauffement climatique avait occulté la bataille tout aussi pertinente contre la pollution atmosphérique ? Au point de réaliser aujourd'hui que des mesures permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme le CO2, ont également pour conséquence de dégrader la qualité de l'air que l'on respire… Les exemples allant dans ce sens n'ont pas manqué lors du colloque organisé sur ce thème, la semaine dernière, à Strasbourg, par l'Association pour la prévention de la pollution atmosphérique (Appa) sur le thème.
«Il y a aujourd'hui une question très controversée sur le choix à effectuer entre essence ou diesel pour les voitures », a ainsi expliqué Roy Harrison, chercheur à l'université de Birmingham. «Le diesel émet moins de CO2 que l'essence et est donc meilleur pour le climat que l'essence. En revanche, il relâche beaucoup plus de particules. C'est le type même de solution gagnante-perdante » poursuit le spécialiste. «Afin de réaliser des économies d'énergie, on calfeutre les maisons. Attention à la dégradation de l'air intérieur», lance de son côté Philippe Richert, sénateur et président du Conseil national de l'air. «À Londres, les programmes en faveur de l'utilisation du bois-énergie ont été suspendus en raison d'un rapport montrant un accroissement des émissions de microparticules (PM10)», renchérit John Murlis, chercheur à l'Appa de Grande-Bretagne.
L'effet «refroidissant» des microparticules
De fait, les deux problématiques n'ayant pas émergé en même temps, elles ont été abordées séparément dans beaucoup de pays. C'est ce qui s'est produit récemment dans le cadre du Grenelle. Cette séparation a aussi quelques explications techniques. «Les gaz à