Le sport peut-il participer à la lutte contre l’exclusion
INTRODUCTION
Le secrétariat d'État à la Jeunesse et aux Sports, intégré au ministère du Temps libre cite dans l'article 1er de la loi de 1984 relative à la promotion et à l'organisation des activités physiques et sportives : « Les activités physiques et sportives constituent un élément important de l'éducation, de la culture, de l'intégration et de la vie sociale. Elles contribuent également à la santé. Leur promotion et leur développement sont d'intérêt général et leur pratique constitue un droit pour chacun quels que soient son sexe, son âge, ses capacités ou sa condition sociale. »
Le point de départ de cette action étatique survient au lendemain des violences urbaines de 1981 aux Minguettes. L'ensemble des services de l'État est mobilisé contre ce fléau, ressenti comme une nouvelle gangrène dans un contexte de craintes multiples face aux risques renouvelés et aux nouvelles inégalités : ( U. Beck, La société du risque. Sur la voie d'une autre modernité, Paris, Flammarion, 2001. ) chômage, maladies incurables, catastrophes écologiques, terrorisme... Face à ces risques, le gouvernement socialiste en place à l'époque, fait appel à l'utopie du développement social par les loisirs pour tous.
L'utilisation du sport comme outil de développement social dans les banlieues émerge progressivement dans le champ institutionnel de la Jeunesse et des Sports. Il ne peut être compris sans la mise en perspective de ce nouveau secteur d'intervention publique avec l'institutionnalisation d'une nouvelle administration de mission : le Développement social des quartiers ( DSQ ) puis la Politique de la ville. L' État va initier une politique « socio-sportive », indéxée sur le développement social urbain. Pour autant, cette action publique volontariste n'a pu avoir une réelle portée que par l'écho qu'elle a pu rencontrer auprès des acteurs de terrain, à l'initiative de projets sportifs dans les quartiers d'habitat