Le temps des noyaux
Victor Hugo, Bêtise de la guerreOuvrière sans yeux, Pénélope imbécile, Berceuse du chaos où le néant oscille,
Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons,
Toute pleine du bruit furieux des clairons,
Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie,
Hideuse, entraîne l'homme en cette ivrognerie,
Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit,
Où flotte une clarté plus noire que la nuit,
Folle immense, de vent et de foudres armée,
A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée,
Si tes écroulements reconstruisent le mal,
Si pour le bestial tu chasses l'animal,
Si tu ne sais, dans l'ombre où ton hasard se vautre,
Défaire un empereur que pour en faire un autre ?
Jacques Prévert, Le temps des noyaux Soyez prévenus vieillards soyez prévenus chefs de famillele temps où vous donniez vos fils à la patriecomme on donne du pain aux pigeonsce temps-là ne reviendra plusprenez-en votre partic’est finile temps des cerises ne reviendra pluset le temps des noyaux non plusinutile de gémirallez plutôt dormirvous tombez de sommeilvotre suaire est fraîchement repasséle marchand de sable va passerpréparez vos mentonnièresfermez vos paupièresle marchand de gadoue va vous emporterc’est fini les trois mousquetairesvoici le temps des égoutiers Lorsque avec un bon sourire dans le métropolitainpoliment vous nous demandiezdeux points ouvrez les guillemetsdescendez-vous à la prochainejeune hommec’est de la guerre dont vous parliezmais vous ne nous ferez plus le coup du père Françaisnon mon capitainenon monsieur un telnon papanon mamannous ne descendrons pas à la prochaineou nous vous descendrons avanton vous foutra par la portièrec’est plus pratique que le cimetièrec’est plus gaiplus vite faitc’est moins cher
Quand vous tiriez à la courte paillec’était toujours le