Le théâtre et le pouvoir du roi
La tragédie permet, depuis l’Antiquité, de dénoncer les différentes natures de pouvoir. Les héros tragiques sont en constant affrontement entre deux forces distinctement opposées, d’une part, ils penchent vers le devoir, le pouvoir qui leur a été légué menant au bien-être de leur patrie ou de leur cité, tandis que de l’autre, leurs sentiments sont mis à l’épreuve, la passion demeure omniprésente. De nombreux auteurs classiques tels que Racine traitent du pouvoir comme une force absolue primant sur les sentiments. Par exemple, dans Horace de Corneille, Horace, soldat de Rome, se verra contraint de tuer sa propre sœur afin de mettre un terme à l’imprécation lancée par cette dernière à l’encontre de sa patrie. De même, Antigone dépeint le pouvoir comme étant plus important que les sentiments. L’oncle de la jeune Antigone se voit contraint de la condamner à mort suite à sa désobéissance qui remet en cause son autorité royale. Dès lors que le pouvoir prime sur les sentiments, les détenteurs du pouvoir engendrent un dénouement tragique. La tragédie permet alors de dénoncer la tyrannie, l’absolutisme ainsi que tout autre contexte politique et social représentés sous forme théâtrale. La pièce d’Alfred Jarry, Ubu Roi, représente le Père Ubu comme un tyran cruel comme l’attestent les substantifs « affreux sagouin » et « abominable ». La tragédie