Le baroque et la mort
Dès mon arrivée dans la Chambre du milieu, l’association des deux notions s’est imposée à mon esprit. D’une part, j’ai été frappée par la théâtralité propre à la cérémonie. D’autre part je lui ai trouvé une tonalité baroque Enfin l’élévation au troisième degré invite à une méditation sur la mort. L’idée a fait son chemin et ce soir je voudrais montrer comment le baroque peut m’aider à interpréter le 3e degré et à intégrer le tragique de l’ existence.
Je sais que la démarche a de quoi surprendre. J’avoue ne pas vibrer aux excès décoratifs, à la surcharge expressive des églises de la contre-réforme mais le baroque recouvre pour moi une civilisation, une époque …afficher plus de contenu…

Montaigne refuse à faire de la mort le but de la vie : « Il m’est avis que c’est bien le bout, non pourtant le but de la vie , c’est sa fin, son extrémité, non pourtant son objet ».L’ hédonisme de Montaigne va inspirer toute la période baroque, les poètes, les peintres, les musiciens, les danseurs, mais voyons comment il l’ amène : « La sagesse nous invite à aimer les dons de la nature, la santé, la beauté, les plaisirs de l’ esprit et du corps, mais sans excès… …afficher plus de contenu…

Purcell est Le musicien baroque par excellence : Il a excellé dans l’expression des souffrances liées à la mort, le désarroi devant le malheur. L’omniprésence de la mort dans son enfance a façonné en lui une hypersensibilité hors du commun et lui a inspiré les chants les plus poignants. Et ses chants trouvent un écho en nous, ils nous aident à transcender la mort et à célébrer avec lui le caractère sacré de la vie. Je vous propose d’écouter un bref extrait du dernier air de son opéra: Didon et Enée. La reine de Carthage abandonnée par son amant Enée parti fonder la nouvelle Troie, se laisse mourir de désespoir. A onze reprises, la basse descend invariablement les mêmes degrés chromatiques symbolisant l’anéantissement de la