Lecture analytique "Brise marine", Mallarmé (1865)
Introduction « Brise Marine », est extrait de Poésies, c’est un poème que Mallarmé écrit dans sa jeunesse. Il est composé de 16 vers en rimes plates. Mallarmé exprime le dégoût du présent et l'appel irrésistible du large. Construit à partir de l'énumération de ce que refuse le poète mais il ne conduit pourtant pas à un véritable départ. Le voyage rêvé apparaît ainsi comme la métaphore de l'inspiration. L'élan créateur est un appel vers une réalité dangereuse et séductrice.
Fuir le quotidien vers un ailleurs
Référence à l’écriture Baudelairienne avec le mot « Ennui » (v.11). Le « hélas » (v.1) montre une lassitude + allitération en [l]. Enumération de ce que rejette le poète, anaphore de « ni » et « rien » : le poète fuit le quotidien.
Il ne trouve qu’une issue : la fuite : « fuir » (x2 dans un même hémistiche), qui casse le rythme et montre le désir de rupture. L’emploi du futur montre la conviction du poète, et les impératifs tente de déclencher son départ vers un ailleurs indéterminé : « là-bas » (v.2) et « inconnue » (v.3), puis se précise avec le champ lexical de la mer qui est son moteur, et devient exotique avec le mot anglais « Steamer » (v.9) + allitération en [r] et [t] qui donnent le mouvement régulier du bateau. Mais ce voyage est dangereux : « orages », « naufrages », répétitions du mot « sans », et le mot « perdus » a un doubles sens : sans point de repère/condamné.
Déception intellectuelle et angoisse de la page blanche
Ce poème évoque aussi le désir du poète de nouvelles contrées littéraires, l’oxymore « cruels espoirs » (v.11) souligne la douleur des illusions dont le poète est pris au piège : « l’adieu suprême des mouchoirs ! », il marque une ironie vis-à-vis de lui-même avec le point d’exclamation.
Il dit clairement ne pas réussir à écrire (v.7). Le poète oppose « nuit »/ « clarté », mais c’est le blanc qui est synonyme d’angoisse : « clarté déserte » (v.6). Personnification de cette «