Lecture analytique du chapitre 2 partie i de bel-ami
a) Le face-à-face de Duroy et du valet des Forestier
L’apparition du valet est presque brutale : « il sonna. La porte s’ouvrit presque aussitôt et il se trouva en présence d’un valet [...]. » Les passés simples marquent ici une succession d’actions rapides dans le passé. Elles sont vues par Duroy (« la poste s’ouvrit » et ensuite seulement, il voit le valet). Il y a presque un caractère magique dans ces événements : la sonnerie provoque l’ouverture quasi instantanée de la porte. C’est pour Duroy l’entrée dans un autre monde.
« Duroy se troubla » : cela venait d’une « inconsciente comparaison, peut-être, entre la coupe de leurs vêtements. Le valet est mieux vêtu que lui : « en habit noir », parfait de tenue », et, qui plus est, avec
« des souliers vernis ». Duroy, lui, porte « des bottines non vernies, mais assez fines cependant ». La tenue du valet lui fait ressentir ses propres imperfections. Il est très propre (bien « rasé ») tandis que
Duroy a un pardessus taché (il le porte sur le bras pour que cela ne se voie pas).
Le valet est glaçant car il est « grave » ; et après avoir prononcé une formule rituelle (« qui dois-je annoncer ? »), « il jeta le nom derrière une porte soulevée ». Le point de vue est toujours interne, Duroy ne voit pas l’intérieur de l’appartement car l’entrée du salon est partiellement obstruée par une portière, un lourd rideau. Il connaît les convenances : « il fallait entrer ». C’est un peu une cérémonie initiatique, avec des obstacles à surmonter, en commençant par la timidité.
b) L'attitude de Duroy
Au début, Duroy est tellement troublé qu’il éprouve des sensations physiques presque invalidantes : il a « perd(u) son aplomb » au sens figuré mais aussi au sens propre : sa hardiesse a disparu et il ressent une sorte de vertige, arrivé si près de « l’existence attendue, rêvée ». C’est la proximité du but qui le désarçonne. Il « se sentit perclus de crainte, haletant ». Est «