Salut

489 mots 2 pages
Le cadre du début et celui de la fin du roman sont identiques et pourtant, au cœur de cette similitude, les correspondances ne sont qu’apparentes et sonnent faux. Certes, il s’agit bien, dans les deux cas, de ce havre de paix, refuge naturel idéal en ce sens que, protégé par les monts Gabilan, il offre verdure ombragée d’arbres formant voûte et fraîcheur de l’eau de la Salinas. Ce décor est présenté, dès l’abord, comme une sorte de condensé de paradis peuplé d'un héron, d'un serpent, d'une carpe, de lapins, de ratons laveurs, de cerfs et de coyotes.
Pourtant, à bien y regarder, les signes prémonitoires d’un malaise jalonnent les premières pages. C’est, d’abord, au-delà de leur histoire et de leur rêve communs – sans cesse ânonnés par Lennie - le contraste physique et moral qui différencie les deux hommes et jette le trouble. L’un est de petite taille quand l’autre est un colosse ; surtout, celui-ci apparaît tel un enfant démuni alors que celui-là montre combien il est responsable. Cette disparité ne laisse pas d’inquiéter dans la mesure où elle a provoqué, comme le reproche George à Lennie, leur fuite hors de la bourgade de Weed suite à une attitude inappropriée de Lennie. Cet incident pousse même George à exhaler une amertume qui semble remettre en question leur unité. Par ailleurs, cette jeune femme de Weed effrayée par Lennie et la souris morte dont il refuse de se défaire pour continuer à la caresser « annoncent » très exactement la rencontre fatale avec la femme de Curley. De plus, l’endormissement de George et de Lennie autour de leur feu de camp sommaire évoque le sommeil définitif qu’octroie George à Lennie en fin de roman. Enfin, le serpent qui « ondule » sous l’eau (I, p.38) se dirige aveuglément tout droit vers le héron qui semble l’attendre (VI, p.179) pour l’avaler aussitôt.
Le parallèle est évident entre l’inadaptation infantile de Lennie et l’ignorance du serpent. La partie VI rappelle combien la création est cruelle : le plus fort l’emporte sur le

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