Lecture Analytique : « La scène d’exposition », la Cantatrice chauve – Ionesco INTRODUCTION La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco (1909-1994) a été représentée pour la première fois en 1950. L’accueil du public a été très mauvais. Depuis 1957, dans la mise en scène de Nicolas Bataille, les spectateurs accourent pour voir ce nouveau théâtre et depuis cette date, la pièce n’a cessé d’être représentée au théâtre de la Huckette à Paris. Ionesco est un grand représentant français du théâtre de l’absurde et la Cantatrice chauve en est une illustration exemplaire. La scène d’exposition dans ses aspects déroutants, voire incohérents relève visiblement la rupture entre ce nouveau théâtre et un théâtre plus traditionnel.

[LECTURE]
[Reprise de la question posée]

Ma première partie s’intéressera à la banalité affligeante des éléments qui composent cette première scène puis je montrerai comment cette exposition dévoile une véritable parodie théâtrale.

I. UNE BANALITÉ AFFLIGEANTE
1) Des personnages stéréotypés
La scène est occupée par un couple anglais portant les noms les passe-partout qu’il soit : Monsieur et Madame Smith, les Monsieurs et Madames « tout le monde » anglais. Plus tard dans la pièce, nous aurons Monsieur et Madame Martin, le nom français le plus courant. Ils sont issus de la petite bourgeoisie « intérieur bourgeois anglais » et leur médiocrité est caricaturale. Chaque personne s’occupe de manière également stéréotypée : la même famille coud « chaussettes anglais » le père « fume une pipe » et lit son journal. Toujours dans l’esprit des stéréotypes Madame Smith est plus bavarde que son mari, celui ci ne prononce pas un mot dans cet extrait se contentant de « claquer sa langue ». Les personnages apparaissent d’emblée comme des pantins ou des fantoches sans épaisseur.

2) Un discours simpliste
Madame Smith s’exprime sur des sujets ordinaires, banals, et même parfois triviaux (vulgaires, poisson,