La première partie du XIXeme siècle est une période très tourmenté ; c'est ainsi que se succèdent le Consulat, l'Empire de Napoléon Ier, la Restauration, la Monarchie de Juillet et la Seconde république. Le mouvement romantique naît de cette instabilité politique qui a accompagné un essor considérable de l'industrialisation et des villes. Alfred de Musset est un artiste romantique, auteur de poèmes, de pièces de théâtre et d'un roman autobiographique. La pièce On ne badine pas avec l'amour est a la fois un proverbe, une comédie et un drame romantique. Elle met en scène un amour impossible entre Camille et Perdican, pourtant destinés l'un a l'autre. L'extrait que nous avons ici met en scène trois personnages : Perdican, malheureux d'avoir été éconduit par Camille qui veut aller au couvent, déclare sa flamme a une jeune paysanne, Rosette, qu'il s'est amusée a séduire. Mais en réalité, il avait donné rendez-vous a Camille qui est cachée dans les parages...
Qu'apporte la présence d'un témoin caché, pur artifice théâtral, dans cette scène ? Nous verrons dans un premier temps qu'on a a faire a un procédé de théâtre dans le théâtre, puis qu'il est question de badinage amoureux. Enfin, nous montrerons que cette scène est un piège véritable pour Camille et Rosette..

Alfred de Musset utilise ici le procédé de la mise en abime du théâtre.
En effet, il y a une énonciation complexe. Rosette et Perdican dialoguent entre eux. Mais Camille est un témoin caché qui les entend et qui fait des réflexions « a part ». C'est une triple énonciation, puisque les destinataires sont les personnages entre eux mais aussi le public. Perdican s'adresse d'abord a Rosette par les verbes injonctifs « Regarde, écoute », avec qui il a un rendez-vous amoureux. Mais indirectement, il s'adresse a Camille qu'il sait cachée puisqu'il l'avait invité : « Tu ne veux pas te faire religieuse » → atteinte directe a C. Camille, visible uniquement pour les spectateurs exhibe le fonctionnement de