Les animaux malades de la peste
Séance 5 : De quoi la peste est-elle le nom ? Lecture analytique des « Animaux malades de la peste »
Premières remarques, premières notes au brouillon
Impressions de lecture Parodie de procès ; satire de la justice ; tragédie ou en tout cas dimension tragique de la fable ; mélange des tons : tragique, burlesque, satirique, épique... Et comme souvent, la fable fonctionne comme une « scène de poche » (l’expression est du spécialiste du XVIIe Marc Fumaroli), avec la place importante accordée à la parole des personnages. Pour mémoire, les Fables sont...
« Une ample comédie à cent actes divers Et dont la scène est l’univers » (Le Bûcheron et Mercure, V, I)
REPÈRES sur le burlesque Burlesque : vient de l’italien burlesco, « comique, plaisant ». Ce terme désigne, en France, au XVIIe, un style reposant sur le contraste des tons. Le poète fait parler des héros tragiques ou épiques comme des personnages de comédie. Dans « Les Animaux... », un sujet grave (la peste), évoqué avec une amplification épique qui rappelle les épopées et les tragédies de l’Antiquité, fait l’objet... d’une discussion entre des animaux. C’est en ce sens qu’on peut parler de burlesque pour cette fable. Pourquoi le recours au burlesque ici ? Peut-être contrebalance-t-il la noirceur des premières lignes (et surtout de l’ensemble). C’est aussi le goût de La Fontaine que de donner dans le contraste des tons et des styles (« Diversité, c’est ma devise », écrit-il).
Note : nous avons évoqué l’héroï-comique en cours, qui procède à l’inverse du burlesque. Ce style est fondé sur le décalage suivant : des réalités quotidiennes et triviales sont présentées de façon grandiloquente, sur un mode épique par exemple.
Autre remarque importante : on note un anthropomorphisme plus marqué que dans les fables animalières du premier recueil : de nombreux termes renvoient non à l’univers des bêtes mais bien à la société des hommes (conseil, peste, les titres royaux,