les caprices de Marianne
Les caprices de Marianne
BeQ
Alfred de Musset
Les caprices de Marianne
Comédie en deux actes
Publiée en 1833, représentée pour la première fois à Paris, le 14 juin 1851, à la Comédie-Française.
La Bibliothèque électronique du Québec
Collection À tous les vents
Volume 310 : version 1.1
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Personnages
Claudio, juge.
Coelio.
Octave.
Tibia, valet de Claudio.
Pippo, valet de Coelio.
Malvolio, intendant d’Hermia.
Un garçon d’auberge.
Marianne, femme de Claudio.
Hermia, mère de Coelio.
Ciuta, vieille femme.
Domestiques.
La scène est à Naples.
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Acte premier
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Scène première
Une rue devant la maison de Claudio.
Marianne, sortant de chez elle un livre de messe à la main. Ciuta, l’abordant.
CIUTA. – Ma belle dame, puis-je vous dire un mot ?
MARIANNE. – Que me voulez-vous ?
CIUTA. – Un jeune homme de cette ville est éperdument amoureux de vous ; depuis un mois entier, il cherche vainement l’occasion de vous l’apprendre ; son nom est Coelio ; il est d’une noble famille et d’une figure distinguée.
MARIANNE. – En voilà assez. Dites à celui qui vous envoie qu’il perd son temps et sa peine et que s’il a l’audace de me faire entendre une seconde fois un pareil langage j’en instruirai mon
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mari. (Elle sort.)
COELIO, entrant. – Eh bien ! Ciuta, qu’a-t-elle dit ?
CIUTA. – Plus dévote et plus orgueilleuse que jamais. Elle instruira son mari, dit-elle, si on la poursuit plus longtemps.
COELIO. – Ah ! malheureux que je suis, je n’ai plus qu’à mourir ! Ah ! la plus cruelle de toutes les femmes ! Et que me conseilles-tu, Ciuta ? quelle ressource puis-je encore trouver ?
CIUTA. – Je vous conseille d’abord de sortir d’ici, car voici son mari qui la suit. (Ils sortent. –
Entrent Claudio et Tibia.)
CLAUDIO. – Es-tu mon fidèle serviteur, mon valet de chambre dévoué ? Apprends que j’ai à me venger d’un outrage.
TIBIA. – Vous, Monsieur ?
CLAUDIO. – Moi-même, puisque ces impudentes guitares ne