Les Chatiments
Victor Hugo, Les Châtiments, XXIII
Introduction :
Au cours des siècles, la poésie a eu des fonctions diverses : tantôt peinture, tantôt expression du moi, tantôt arme politique et sociale, tantôt jeu verbal pur… Au XIX siècle, les poètes romantiques privilégient à la fois la force argumentative et l’efficacité lyrique de la poésie. C'est ainsi qu'en 1853, Victor Hugo rédige pendant son exil Les Châtiments, recueil de poèmes satiriques faisant la critique du régime de Napoléon III. Le poème a commenter, XIII, propose une réflexion sur l'oppression du peuple par le régime et ses partisans, et sur l'hypocrisie dont doivent faire preuve ces derniers. Quels aspects du régime de Napoléon III sont dénoncés dans ce poème ? Nous étudierons dans un premier temps l’ambivalence du régime pour nous pencher ensuite sur des partisans hypocrites, luxurieux et corrompus.
I- L’ambivalence du régime :
A) Opposition dans les lieux :
Hugo oppose le monde des partisans : « la » (v. 2-3-10-16) au monde du peuple et des pauvres : « ailleurs » (v.4)
Il oppose ainsi :
Le luxe a la pauvreté :
-« Les vins, les luths, les viandes, les flambeaux » (v.11) : énumération de noms au pluriel qui mettent en valeur l'abondance.
- « Laissant peuples et chiens en bas ronger les os » (v.19) : Animalisation du peuple qui souligne sa pauvreté, le pluriel fait une généralisation.
Le confort a l'inconfort :
– « Nappes » (v.3) et « Coussins » (v.12) : Mise en valeur de l'opulence.
- « Sur des coussins de pourpres oubliant les tombeaux » (v.12) : Opposition dans le même vers, les mots opposés sont a l’hémistiche et a la rime, ce qui souligne encore plus l'ecart entre ces deux mondes.
- « Socrate a l'agora, Jésus Christ au calvaire/Colomb dans son cachot, Jean Huss sur son bûcher » (v.6) : Hugo fait ici mention de personnages célèbres qu'il considère comme « justes et sage » (v.9) et du lieu de leur mort (Socrate a été force a boire la ciguë a l'Agora, le calvaire est le