Les conséquences de la crise financière internationale en afrique de l’ouest
LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST
Les informations sur l’impact de la crise financière internationale en Afrique oscillent entre optimisme et crainte. Les autorités de la zone franc martèlent que leur système bancaire est à l’abri. En revanche, les deux chambres du parlement nigérian se réunissent en urgence pour un débat marathon et la Banque mondiale annonce que si les systèmes bancaires devraient être peu touchés dans leurs structures, l’effet se fera beaucoup plus sentir au niveau du flux des capitaux. Quelle est votre analyse ? Il est vrai que le discours ambiant consiste à dire que les économies africaines sont peu exposées et sont par conséquent « protégées » des contrecoups. Mais on n’échappe pas, nulle part, aux conséquences d’une crise d’une telle ampleur. Il n’y a pas de conjoncture isolée dans une situation aussi grave. Plus le système bancaire est moderne et mondialisé, plus il est affecté. Les systèmes bancaires de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Nigeria et, dans une moindre mesure au Maghreb, seront les plus touchés car ils sont les plus ouverts sur le monde. Les banques et les marchés financiers de ces pays se nourrissent beaucoup de capitaux à court terme. Plus une économie est dynamique, plus elle dépend de ces capitaux à court terme. En Afrique de l'Ouest, c’est au Nigeria que le niveau « d’immunisation » du système bancaire est le plus faible. Le pays vient à peine d’achever une restructuration profonde et courageuse de son paysage bancaire sous l’impulsion de la Banque Centrale. Vingt-cinq banques de taille modeste ont donné naissance à cinq grands groupes mieux adaptés à la taille et au dynamisme de l’économie nationale. Le Nigeria se devait de se doter de banques à la taille de son économie. Il n’est pas normal que les cinquante plus