Les deux coqs de la fontaine
La source de cette fable est évidemment Esope (Les deux coqs et l'Aigle). Voici la traduction française extraite du Millot reprise sous le titre «Les coqs»(page160):
«Deux coqs se combattaient pour savoir qui demeurerait le mari des poules, l'un tourna l'autre en fuite, et le vaincu s'alla cacher dans un couloir obscur. Mais le vainqueur, se dressant sur ses ergots, et s'en allant percher sur une muraille haute, criait à haute voix, et au même instant, un aigle qui passait par là le ravit. Dès lors, celui qui y était caché ès ténèbres jouit des poules sans crainte ni danger. Le sens moral: la fable signifie que Dieu résiste aux superbes et donne grâce aux humbles.»
Les deux Coqs
Deux Coqs vivaient en paix : une Poule survint,
Et voilà la guerre allumée.
Amour, tu perdis Troie ; et c'est de toi que vint
Cette querelle envenimée,
Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint.
Longtemps entre nos Coqs le combat se maintint :
Le bruit s'en répandit par tout le voisinage.
La gent qui porte crête au spectacle accourut.
Plus d'une Hélène au beau plumage
Fut le prix du vainqueur ; le vaincu disparut.
Il alla se cacher au fond de sa retraite,
Pleura sa gloire et ses amours,
Ses amours qu'un rival tout fier de sa défaite
Possédait à ses yeux. Il voyait tous les jours
Cet objet rallumer sa haine et son courage.
Il aiguisait son bec, battait l'air et ses flancs,
Et s'exerçant contre les vents
S'armait d'une jalouse rage.
Il n'en eut pas besoin. Son vainqueur sur les toits
S'alla percher, et chanter sa victoire.
Un Vautour entendit sa voix :
Adieu les amours et la gloire.
Tout cet orgueil périt sous l'ongle du Vautour.
Enfin par un fatal retour
Son rival autour de la Poule
S'en revint faire le coquet :
Je laisse à penser quel caquet,
Car il eut des femmes en foule.
La Fortune se plaît à faire de ces coups ;
Tout vainqueur insolent à