Les feux dans "feux"
L’Amour : notion sacré.
a. Des passions:
Lors des premiers cours, nous avons abordé la question du titre de l’œuvre Feux, et la signification qu’il pourrait avoir. Nous avions vu son coté ardent avec l’expression « Feux de la passion », mais aussi le coté dangereux avec l’idée de flammes destructives, ou encore « les feux de la rampe » avec l’idée des projecteurs et d’une scène théâtrale. C’est à travers ces différentes définitions que nous avons décidé de bâtir notre étude. En effet, les neuf personnages de feux vivent tous une passion absolue, on peut même les qualifier d’amour « hors normes » puisque pour Phèdre et Antigone, ce sont des amours incestueux, pour Achille, Patrocle, Phédon et Sappho ce sont des amours homosexuels. Pour Marie-Madeleine, on peut parler d’amour suspicieux pour Jean et Jésus. Clytemnestre se place différemment avec un amour adultère. [ Phèdre et Hippolyte, Achille et Patrocle, Antigone et Polynice, Léna et Harmodios, Marie-Madeleine et Dieu, Phédon et Socrate, Clytemnestre et Agamemnon et enfin Sappho et Attys. ] A coté de ces passions amoureuses, Marguerite Yourcenar donne de chaque personnage une sorte de définition parallèle de leur amour à travers le titre de chaque nouvelle. Elle précise dans la Préface, Au début de la page 26 « Dans Feux, où je croyais ne faire que glorifier un amour très concret, ou peut être exorciser celui-ci, l’idolâtrie de l’être aimé s’associe très visiblement à des passions plus abstraites mais non moins intenses, qui prévalent parfois sur l’obsession sentimentale et charnelle ». Elle élargit donc leur signification de la passion, qu’elle soit subie ou assumée. Par exemple, Antigone symbolise la passion de la justice, Phédon celle de la connaissance pour Marie Madeleine, c’est la passion de Dieu qui est présentée. Cet amour pour Dieu est plus explicite dans la nouvelle de Marie madeleine, mais il reste très présent dans le reste de l’œuvre à travers