La psychologie de l’homme, présente dans les plus vieux ouvrages, a refait surface dans tous les genres et courants littéraires, et est aussi présente dans le postmodernisme, courant dans lequel s’inscrit l’auteur Jacques Poulin. Dans les écrits de cet auteur, ce ne sont pas tellement les péripéties qui intéressent le lecteur, mais bien le voyage intérieur que l’écriture de Poulin lui fait vivre. Les réflexions portées sur la vie et sur les rapports entre les individus caractérisent souvent les œuvres de cet auteur québécois. Ce sont d’ailleurs ces réflexions que nous retrouvons dans Les grandes marées, roman de Jacques Poulin publié en en 1978. Nous allons voir, via plusieurs considérations présentes dans le roman, que certains personnages contribuent mieux que d’autres au bonheur de Teddy, mais que nul ne peut vraiment rendre le heureux puisque ce dernier a besoin de solitude ainsi que de calme et d’espace afin d’atteindre le bonheur.

Suite à la lecture du roman, on comprend le besoin de solitude de Teddy afin que ce dernier puisse affirmer être heureux. Suite au changement du propriétaire du Journal Le Soleil, Teddy, personnage principal du roman, se retrouve avec un patron bien différent du précédent. Celui-ci, ne supportant pas les gens malheureux, s’informe au près de Teddy de ce qu’il lui faut pour être heureux et lui offre ensuite la possibilité d’aller habiter sur l’île Madame, dont il est propriétaire, afin de remédier à son bonheur :
- Qu’est-ce qu’il vous faut pour être heureux ?
- Vous n’auriez pas une île déserte ?
- J’en ai une : l’île Madame.
- C’est pas loin de l’île d’Orléans. Une petite île. À peu près deux kilomètres de longueur. Ça vous intéresse ? (p.14)
Teddy se retrouve donc seul sur une île située au milieu du Saint-Laurent, au comble de ce qu’est pour lui le bonheur. Il y exerce son métier de traducteur de bandes dessinées et ne reçoit comme visites que celles de son patron. Une seule fois par semaine, le samedi, le patron de