Le bonheur consiste-il à ne plus rien désirer ? Cette question suppose donc que les désirs influencent le bonheur. On entend par bonheur un état heureux durable caractérisé par l’absence de trouble. Ne plus rien désirer signifierai ne ressentir aucun manque, ne plus rien souhaiter. Mais est-ce une condition au bonheur ? Nous répondrons à cette question en trois temps : premièrement nous verrons dans quelle mesure exprimer des désirs peut nuire au bonheur, puis nous nous demanderons s’il est possible d’être heureux en « se satisfaisant de ce que l’on a ». Enfin, nous verrons en quoi les désirs peuvent contribuer au bonheur.

Pourquoi avons-nous des désirs ? La réponse qui semble la plus naturelle à cette question est : parce que l’on ressent un manque, ou autrement dit, l’homme souffre de l’absence de quelque chose qui à ses yeux lui parait nécessaire, utile ou souhaitable. Or ce sentiment de manque peut le conduire à ressentir une frustration, car il imagine que sa vie serait meilleure si son désir se réalisait. Or cette frustration l’empêche d’être satisfait de son sort. Si l’on poursuit le raisonnement on finit donc par déduire que c’est la sensation de manque et la frustration qui en découle qui est à l’origine des tourments de l’homme, qu’il soit capable de l’exprimer ou non. Tant que ce manque ne sera pas résolu, son esprit sera troublé et il ne pourra connaitre l’apaisement que s’il s’en débarrasse. On arrive donc à la conclusion suivante : les désirs sont une entrave à la tranquillité de l’esprit. Pourtant, même si on accepte ce constat, l’homme qui ne désire plus rien peut-il être heureux?
Lorsque l’homme ne parvient pas à atteindre le bonheur grâce à ce qu’il possède déjà, il formule des désirs qui seraient pour lui des critères au bonheur. Or, ces désirs qu’il exprime ne sont en réalité que des prétextes pour assouvir son unique désir, celui d’être heureux. Car La notion de bonheur, que l’on peut définir comme un état durable de plénitude et de