les jeunes et la sexualité
"Quand on dit 'sexe à un jeune, il pense 'porno'", décrypte un lycéen.
Autant le dire tout de suite : enquêter sur les jeunes et le sexe à l'ère de Twitter est une expérience étonnante pour le ou la journaliste - parent, de surcroît - qui s'y colle. Non que nos marmots aient réinventé les règles du genre. Ni qu'ils forniquent à tout-va - chassons d'emblée cette idée fausse de "darons" et "daronnes" un peu dépassés par les événements ! Si 32,6 % des garçons et 23,5% des filles disent avoir eu des relations sexuelles avant 15 ans (1), l'âge médian du premier rapport - celui auquel la moitié des filles et des garçons a fait l'amour pour la première fois -, lui, n'a pas bougé depuis les années 2000 : 17,6 ans pour les filles ; 17,2 pour les garçons
L'approche "brut de brut" des joies de la chair dans la catégorie des 14-25 ans a néanmoins de quoi dérouter Première génération à avoir grandi avec les réseaux sociaux, les outils numériques et le porno facile d'accès, ces petits-enfants de la libération sexuelle ont glissé très tôt le regard sous la couette. Ils connaissent le Kama-sutra avant le Code de la route, s'offrent des joujoux coquins pour "pimenter" leurs relations, vivent le sexe pour le sexe en toute simplicité et se chuchotent des mots paillards à un âge où leurs aînés en étaient encore à tenter le bisou derrière l'oreille. Pour les choquer, il en faut plus que le pétard en string d'une Rihanna lubrique ou les délicats madrigaux du rappeur Booba - "La meuf est encore plus fraîche en plein jour / J'arrête pas de mater son cul / J'y plongerai 25 fois par jour jusqu'à ce que la go appelle au secours"... Bien