Les pelerinages du moyen-age
Le pèlerinage n’est pas propre à l’Occident médiéval, qui dans ce domaine fait figure d’héritier. Déjà pratiqué dans l’Antiquité païenne et chez les Juifs, il déborde largement les frontières de la chrétienté. Le IVe siècle qui voit le triomphe du christianisme dans l’Empire romain coïncide avec les débuts du fait pèlerin. Mais il faut attendre la fin du Ve siècle pour que le pèlerinage s’organise, se codifie et prenne l’allure d’un mouvement de grande ampleur. Avec l’invention et la diffusion, à la même époque, de nombreuses reliques, d’authenticité souvent douteuse, l’Europe se couvre de sanctuaires. En cela, le pèlerinage fait souvent partie intégrante de la spiritualité du Moyen Âge. Il correspond avant tout à une quête personnelle des Mystères, du Sacré ; mais il satisfait aussi le besoin plus collectif de recours au surnaturel.
Les premiers pèlerins chrétiens prirent pour but des sites de l'histoire sainte. Ils voulaient voir eux-mêmes les lieux mentionnés dans la Bible et refaire l'itinéraire du Christ. A cela s'ajouta, dès le Bas-Empire, la visite des tombeaux d'apôtres et de martyrs. On croyait que la puissance des saints (du ciel) était aussi présente dans leurs restes terrestres et qu’elle se communiquait à ceux qui les approchaient ou les touchaient.
L’espace méditerranéen n’a pas le privilège des pèlerinages. On peut se demander néanmoins si la densité remarquable des « lieux sacrés », des itinéraires de pèlerinage dans ces régions, lieux de passage obligatoires vers les trois sanctuaires majeurs, Jérusalem, Rome, Saint-Jacques de Compostelle, n’ont pas eu ici des répercussions spécifiques auxquelles il faudra s’attacher tout particulièrement.
JERUSALEM
La péninsule ibérique, l’Italie et enfin la Terre sainte, tels semblent être les foyers de cristallisation du sacré médiéval. Prépondérant à son origine, le pèlerinage de Jérusalem est progressivement concurrencé par les pèlerinages romains et « compostelliens »
Les chroniqueurs du