Les poilus de 1914 à 1918
Nous nous demanderons en premier lieu comment les soldats peuvent-ils « survivre » à l’inhumanité de cette guerre de type nouveau. Nous examinerons ensuite comment l’effort de guerre est soutenu « à l’arrière ». La guerre de 1914-1918 a commencé comme une guerre du XIXème siècle : la plupart des soldats sont partis enthousiastes à l’idée de vivre une expérience excitante, courte, et qui ne toucherait pas l’arrière du pays. Elle débute principalement à partir de conflits de territoire, comme les guerres précédentes. Ainsi, sous l’effet de la propagande, nombre de soldats n’ont pas conscience de ce qu’il peut leur arriver.
Après la guerre de mouvement, l’espoir d’une victoire rapide disparaît : la guerre de positions commence. On parle de guerre industrielle : les progrès technologiques et l’armement s’adapte aux tranchées, tels que la mitrailleuse, le lance-flamme ou encore le « gaz moutarde », une arme chimique incapacitante et mortelle. Viennent s’ajouter les bombardements des avions et les obus, ce qui crée rapidement une ambiance d’horreur et de désespoir sur le champ de bataille.
De nombreux soldats craquent : certains se mutilent volontairement une main pour être rapatriés, d’autres se mutilent en groupe. Mais ils finissent toujours par être exécuté ou envoyé de force sur le No Man’s Land. À la fin de la guerre, on ne compte pas moins de 10 millions de morts et 20 millions d’invalides. À l’arrière, tous se mobilisent pour soutenir le front. Les femmes, les travailleurs de colonies et parfois même les enfants remplacent les hommes dans les usines, les mines et les champs. La population française