Les précieuses
Ces salons tenus par de grandes dames, telles que Madeleine de Scudéry, sont le rendez-vous mondain de Paris tout au long du XVIIe siècle et leur rôle est fort important. On y développe les modes vestimentaires, on y discute des grands problèmes de l’heure et de la place de la femme dans la société (un véritable mouvement féministe s’y dessine). Mais les salons ont aussi une fonction littéraire : on privilégie les questions littéraires, on y pratique l’art de la conversation, le jeu d’esprit, on y fait des concours de poésie et des écrivains y font parfois la lecture de leurs œuvres nouvelles. Les salons ont donc eu une influence notable sur la langue française et la production littéraire du temps. On y met la subtilité de la pensée au service d'un discours sur l'amour. Le sentiment amoureux est en effet au centre des conversations et fait l'objet de poèmes et de romans commentés dans les salons. Le madrigal, petit poème spirituel à sujet galant, illustre la conception précieuse de l'amour : il s'agit d'un amour épuré, codifié, idéalisé, débarrassé de la grossièreté du désir charnel.
À partir de ces salons féminins se développe un phénomène, entre 1650 et 1660, qu’on a appelé la préciosité. La préciosité, c’est avant tout un mouvement issu de l’effort d’une élite pour se distinguer du « commun ». Dominée par les femmes, elle se caractérise avant tout par un raffinement extrême du comportement, des idées et du langage qui devient très métaphorique.
Le langage précieux sera tourné en dérision dès le XVIIème siècle par Somaize ou Molière dans Les Précieuses Ridicules. Les précieuses ont en effet souvent été la cible de la satire : elles sont raillées pour leur jargon compliqué, l'affectation de