Les révolutions Européennes
La Référence de base reste le livre de Jacques Godechot, La Grande Nation, livre déjà ancien, réédité en 1985 lorsque la question avait été mise au programme de l’agrégation d’Histoire. Sa résurgence a suscité ce deux dernières années des colloques et des journées d’études dont je ne puis encore vous proposer de synthèse, mais quelques lignes directrices. On peut se reporter aux derniers manuels du supérieur pour une mise au point. - Les révolutions helvétique, brabançonne et hollandaise des années 1780 entrent dans la catégorie des révolutions « nationales » mais à contenu plutôt réactionnaires, dont on retrouve les caractéristiques dans la révolution parlementaire française. Elles sont centrées sur la revendication de privilèges locaux et nobiliaires, des particularismes religieux, et l’aspiration de la bourgeoisie urbaine à accéder à la direction des affaires locales contre un pouvoir centralisateur et anti-clérical (le despotisme éclairé de Joseph II aux Pays-Bas). Les élites urbaines s’appuient sur le mécontentement des classes populaires (révoltes anti- fiscales, et défense du bas-clergé) mais se retournent ensuite contre elles quand le mouvement populaire embraye sur des revendications sociales (ex : l’accès à la citoyenneté à Genève). - Il existe un lien entre ces révolutions et les Républiques sœurs, notamment pour la partie bourgeoise des cadres révolutionnaires, qui se sont souvent réfugiés en France après l’échec de leurs tentatives, et sont revenus dans les bagages des armées françaises pour tenter de créer les structures politiques des républiques, notamment de la République batave. 35 En septembre 87, les orangistes alliés aux troupes prussiennes mettent fin à la révolution patriote et 40.000 patriotes s’enfuient en Belgique et en France. Ils y multiplient les intrigues dès 1788, auprès du gouvernement, de Mirabeau ou de Lafayette, ils évoluent dans les mêmes cercles que les patriotes américains de Paris (John