Les salons du xviiie siècle : compte-rendu de l'ouvrage d'antoine lilti
Eléonore LE CAPLAIN
COMPTE RENDU LILTI
« Le pari de ce livre est que l’histoire de la culture matérielle, l’histoire sociale des élites, l’histoire littéraire et l’histoire des idées politiques ne sont pas incompatibles et que leur confrontation, loin de tout déterminisme, permet d’éclairer de façon nouvelle un objet qui semble familier, mais dont la signification échappe : le salon. » (p.14)
Antoine Lilti, maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure est agrégé d’histoire moderne. Il a contribué à la rédaction d’ouvrages collectifs du GRIHL (Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l’Histoire du Littéraire) ; il est également l’auteur d’un certain nombre d’articles dont un concernant plus particulièrement le salon de Mme Geoffrin ("Le salon de Mme Geoffrin, salon philosophique ou sociabilité mondaine ?" Vies des salons et activité littéraire, Presses Universitaires de Nancy, 2001.) Possible préambule à sa thèse soutenue en 2003 à Paris I sous la direction de Daniel Roche : Le monde des salons : sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, et publiée en 2005.
L’apport majeur d’Antoine Lilti, dans cet ouvrage, n’est pas de donner une définition du terme « salon », mais plutôt, d’analyser la pratique en elle-même et ses représentations qui donnent lieu à une sociabilité mondaine sous-jacente. Il explique ainsi tout au long de son livre qu’il subdivise en quatre parties, elles-mêmes subdivisées en deux chapitres ; que les salons ne sont pas qualifiables « d’espace public », puisqu’ils n’appartiennent, ni au domaine privé, ni au domaine public. Il insiste également sur le fait qu’ils ne peuvent pas non plus être limités aux termes de « salons littéraires » car ils sont beaucoup plus que ça, à la fois lieux d’échanges culturels, mais également lieux de débats politiques, et de sociabilisation. Enfin, il ne s’agit pas non plus de les réduire à l’aristocratie, en tant que « salon aristocratique », car ils ne peuvent pas