Les bonnes - jean genet
Quant à Solange, elle joue avec ses gants, d’une façon visiblement inappropriée puisque son jeu provoque la colère de Claire qui accumule les verbes à l’impératif à l’encontre de la bonne :
« Ne te gêne pas, fais ta biche. Et surtout ne te presse pas, nous avons le temps. Sors ! »
La didascalie des lignes 7 et 8 nous indique que Solange est, elle également, dans son rôle.
Elle se met dans la peau de sa sœur Claire et prend l'apparence de la servante soumise.
Quant à Claire, l’énumération des verbes d’action « Elle respire les fleurs, caresse les objets de toilette, brosse ses cheveux, arrange son visage » montre qu’elle profite pleinement de la …afficher plus de contenu…
En effet, elle donne une indication sur la prononciation de
Solange. Il s’agit en fait pour la bonne se moquer des codes bourgeois de sa Maîtresse. Enfin, la référence au tilleul a une fonction symbolique : c’est par le tilleul, auquel sera ajouté des cachets d’anxiolytiques (« Dix cachets de gardénal ») qu’elles comptent empoisonner
Madame. Claire utilise ensuite le mode impératif : « Disposez mes toilettes ». Elle joue le rôle de Madame, qui donne un ordre à sa bonne. Les termes qui sont énumérés ensuite par les deux bonnes appartiennent au champ lexical des accessoires de soirée, évoquant l’élégance voire le luxe : « toilettes », « robe blanche pailletée », « éventail » et « émeraudes », «