Au XVIII siècle, le théâtre devient un haut lieu de la sociabilité aristocratique mais qui touche aussi un publique populaire. Certains auteurs comme Marivaux en profitent pour diffuser des idées (pré)révolutionnaires annonciatrices des Lumières. Les Fausses Confidences est une comédie sociale et réaliste du siècle des Lumières qui reflète l’évolution des mœurs de l’époque en contestant l’ordre établi par la hiérarchie sociale. Marivaux la publique une première …afficher plus de contenu…

Tout d’abord il est intéressant de relever le verbe « triomphe » car triompher désigne une victoire éclatante ou bien la procession impressionnante qui vient célébrer cette victoire. Les “manipulateurs” désignent les personnages qui useront de stratagèmes tels que Dubois et Dorante, mais cette catégorie s’élargira au fil de notre réflexion. De plus, le stratagème, c’est-à-dire les tactiques qui permettent à quelqu’un d’arriver à ses fins, repose sur des moyens mis en œuvre tels que la ruse, procédé habile dont on use pour tromper et la manipulation qui oriente la conduite de quelqu’un dans le sens que l’on désire sans qu’il s’en rendre compte. Le sujet nous invite donc à nous interroger sur victoire des manipulateurs qui est évidente mais sur la nuance à apporter aussi bien sur la liste des manipulateurs que sur une victoire “seulement” des manipulations. Dans un premier temps nous étudierons cette pièce est, dans un certain …afficher plus de contenu…

En effet les manipulateurs usent de stratagèmes, procédé ancré dans la tradition théâtrale permet de faire rire le spectateur, ce qui le rend complice du malicieux Dubois. Grâce à la double énonciation par exemple, Marivaux incarné ici par Dubois place le spectateur dans une complicité avec les personnages qui mentent et exposent leurs manœuvres. Le plan est révélé dès les premières scènes (acte 1, scène2) et donne au spectateur un regard omniscient qui lui permet de se moquer de la manière dont les personnages vont être joués, pris au piège et donc d’adhérer aux stratagèmes et de les soutenir. On peut aussi penser à la scène 14 du premier acte où Dubois va faire une fausse confidence en ridiculisant son maître Dorante. En effet le double portrait est à la fois un éloge et une critique abusive de son maître, Dubois présente Dorante comme un être fou emporté d’une passion amoureuse