Pour toi Eugène

Cher Eugène,
Je ne sais même pas pourquoi je dis ''cher''. ''Eugène'' suffirait amplement.
Après tout, tu m'as abandonnée. Tu es parti sans prévenir, sans crier gare, tu m'as lâchée. Mais putain, pourquoi es-tu parti ?? En avais-tu marre de moi ? Je n'y comprends rien. Mais la raison me rappelle que je ne peux pas t'en vouloir car ce n'est pas toi qui as choisi de mourir, de m'abandonner à cette heure précise et à ce moment.
On était une sorte de famille tout les deux, tout était parfait et maintenant, plus rien ne va.
Cette lumière qui était dans mon cœur à chaque fois que nous passions de merveilleux moments tous les deux s'est éteinte.
Dans mon cœur, c'est le trou noir. Je ne ressens plus rien. Tout est noir, tout est vide. Sauf dans ma tête où tu demeures encré. J'ai beau essayer de te chasser, de te dire de dégager de là et de me laisser vivre, mais rien n'y fait. Tu restes. Quand j’essaye d'être heureuse, ma tête me rappelle.
Comme une cloche appelle pour se mettre à table, elle, elle m'appelle pour me dire que je ne peux pas être heureuse puisque tu n'es plus là pour partager mon bonheur. Je ne sais plus quoi faire Eugène, tout est flou, tout est noir, rien n'a de sens sans toi, mon arrière-grand-père. Je t'en veux. Tu ne m'as même pas laissé de temps pour te dire au revoir. Tu ne m'as pas laissé de temps pour te dire et te prouver à quel point je t'aime.
Je suis triste mais je ne dis rien. Je n'ai pas envie que l'on croie que je suis faible. Mais en moi, Eugène, j'ai des fontaines de larmes qui n'attendent que de s'arracher de mon moi intérieur. Je repense à tous ces moments où j'aurais pu te dire ''Je t'aime'', à tous ces moments que je ne savourais pas à chaque instant. Maintenant, je regrette. Mais c'est trop tard. Tu n'es plus là.
Je suis en train d'écrire une lettre, mais je ne sais même pas dans quel intérêt. Sûrement pour me vider la tête en me disant que tout ira mieux quand j'aurai eu fini de dire tout ce que j'ai