Lia Meheust Corpus
Corpus littéraire
1/ Ce groupement de texte s’inscrit dans le débat sur la soumission de la femme par l’homme et la nécessité de son émancipation.
La thèse de Molière dans L’Ecole des femmes (1662) développe l’aliénation de la femme par le mariage tel qu’il était conçu à son époque. Le mariage tel qu’il est décrit dans cette scène c’est l’asservissement total de la femme par son époux, de l’esclave par son maître.
La Déclaration des droits de la femme (1791) d’Olympe de Gouge est un pastiche de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dont la thèse principale est la nécessité de l’égalité des droits entre les deux sexes.
Dans ce passage de l’essai intitulé Le deuxième sexe (1949) de Simone de Beauvoir, la philosophe développe la thèse selon laquelle le mariage est le seul moyen pour la femme d’être respectée alors que c’est un engagement inégalitaire qui la force à ruser et à employer des méthodes calculatrices et insidieuses pour parvenir à décider un minimum de son avenir.
2/ La stratégie argumentaire de ces trois textes est différente selon les auteurs.
Molière adopte le point de vue d’un homme, Arnolphe, pour qui le mariage signifie le contrôle total de la femme par son mari, alors que c’est la définition strictement contraire de celle de l’auteur lui-même. Il laisse monologuer son personnage assez longuement pour mieux le ridiculiser et mettre à mal ses convictions. Chaque phrase de ce discours d’Arnolphe semble être une antiphrase de la pensée réelle de Molière. Ce monologue est une leçon de savoir-vivre destinée aux épouses, et regorge d’ordre et de conseils impérieux : « Son devoir est… », « Gardez-vous », « Songez qu’en… », « Et vous devez du cœur dévorer ces leçons ». Il accumule les clichés sur la domination masculine : « Votre sexe n’est là que pour la dépendance », « Du côté de la barbe est la toute puissance », « Ces deux moitié n’ont point d’égalité, l’une est moitié suprême et l’autre subalterne, l’une