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Ça se passe bien avant le débat actuel sur l'intégration, droit du sang contre droit du sol ; ça se passe avant Rudolph Giuliani, le maire qui a nettoyé New York à la fin du siècle dernier (le XXe), mais tout de même pas en plein Moyen Age. On est en 1863, quand la ville, encore en expansion, accueille chaque jour des milliers d'immigrants il y a soixante-seize mille New-Yorkais en 1800, près de trois millions et demi cent ans plus tard... Les plus nombreux, alors, sont les Irlandais, fuyant la famine. Ils vont contribuer à bâtir le fameux melting-pot américain, submergeant, c'est la loi démocratique du nombre, ceux qui étaient là avant, les descendants des premiers colons, les arrière-petits-fils des combattants de la guerre d'Indépendance. Américains de souche (fût-elle récente) contre immigrants : c'est, grosso modo, le sujet de Gangs of New York. Guerre des gangs, baston sans merci : les Natifs, avec à leur tête Bill le Boucher (Daniel Day-Lewis), ont liquidé la bande des Lapins morts du père Vallon, qui brandissaient la croix celtique et vociféraient en gaélique. Quinze ans plus tard, Amsterdam Vallon (Leonardo DiCaprio), fils du vaincu, revient à New York. Il infiltre incognito la bande ennemie, devient le bras droit de celui qui a tué son père. Cherche-t-il l'apaisement, la vengeance... ? Vous pariez ? Sujet partiellement shakespearien, mais 100 % scorsésien. Des Affranchis à Casino, Martin Scorsese n'a cessé d'ausculter le crime organisé, structuré par les survivances claniques et les solidarités ethniques ; il a décrit mieux que quiconque New York en plein chaos (Mean Streets, A tombeau ouvert) ; et il a su mettre en lumière la sauvagerie de l'homme sous le vernis de la civilisation (le « taxi driver » qui pète les plombs, le tueur ricanant des Nerfs à vif). Gangs of New York lui permet de remonter à la source de cette violence qui le fascine et l'effraie. Le passé vu par Scorsese a une allure extraordinairement cinématographique. Le combat