L’ouverture atlantique vers le nouveau monde
Et il nous apparait que rien ne peut être plus important pour notre service que d’avoir une forteresse à l’embouchure de la mer Rouge soit dedans, soit dehors comme il semble le mieux convenir, car si elle est close alors les épices ne pourront plus franchir ce passage en direction des terres du (Mamlouk) Sultan, et plus personne en Inde ne nourrira plus la fantaisie de pouvoir commercer avec tout le monde sauf nous et, de plus, comme ce lieu est proche des terres de Prester John, ce dont il nous paraît qu’il pourrait échoir de grands profits pour nous, d’abord en termes d’une présence chrétienne, et de plus, d’un grand accroissement de notre trésorerie et enfin, en cas de guerre quand nous voulons la faireSubrahmanyam Sanjay, L’empire portugais d’Asie, Paris, Points, 2013, p121II) Découvrir et se partager le nouveau mondeDoc …afficher plus de contenu…
Nouveau, il l’est moins parce qu’on vient à peine de le découvrir qu’à cause de son immensité, car il est presque aussi grand que l’ancien qui comprend l’Europe, l’Afrique et l’Asie. On peut encore le dire nouveau parce que tout ce qu’il contient diffère considérablement de ce qu’on trouve dans le nôtre. Les animaux, en genre, ont beau y compter peu d’espèces ; ils y sont d’une autre force : les poissons de l’eau, les oiseaux qui volent dans le ciel, les arbres, les fruits, les herbes et les céréales, ce qui en dit long sur la puissance du Créateur, puisque les éléments y sont les mêmes ici et la bas.Fransisco Lopez de GomaraDoc