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L'ÉCHELLE CONTINENTALE : LE PROJET D'UNE EUROPE POLITIQUE DEPUIS LE CONGRES DE LA HAYE EN 1948
REMARQUES PEDAGOGIQUES PRÉALABLES
Héritière d'une question récente des programmes du CAPES et de l'agrégation d'Histoire et de Géographie, la thématique est également imposée par une actualité qui, du traité de Maastricht au projet de constitution européenne, jusqu'à la crise de l'euro, ne cesse d'être brûlante. Cet aspect du programme peut être à la fois considéré comme un objet scientifique, à travers une abondante historiographie, et comme un enjeu passionnel au quotidien.
Dans cet entre-deux, le rôle du professeur est complexe. Il lui faut détacher l'analyse du projet européen des contingences du commentaire journalistique et l'inscrire dans une perspective historique. En outre, il lui faut se tenir à l'écart des passions europhiles ou eurosceptiques, si vivaces par ailleurs. Une autre difficulté se présente à lui : le caractère hermétique de l'histoire de la construction européenne, fait de tractations diplomatiques, de mise au point de textes juridiques.Bref, il manque à cela une sorte de « drame » qui facilite la mise en « enjeu », avec ce qu'elle requiert d'intensité pour accrocher les esprits.
D'ailleurs, le terme de construction fait à lui seul problème. Faut-il parler de « construction », qui suppose la réalisation méthodique d'un plan d'assemblage préalablement conçu et mûri ? Ou bien préférer celui d' « intégration », qui est pourtant lui aussi connoté dans un sens supra-national ?
Paradoxalement, aucun de ces obstacles n'entrave la profusion bibliographique sur la thématique européenne, qui a fait l'objet de très nombreux travaux historiques de très haute tenue. Mais la multiplicité des champs d'analyse expose la discipline historique à la concurrence des sciences économiques ou politiques, la diversité des acteurs décentre les points de vue, l'inégal accès aux sources limite la vue