Ma foi
Le bonheur est traité dans la tradition philosophique comme un état accessible à l’homme le plus souvent par des exercices intellectuels contraignants et donc parfaitement conscients. Dans cette position on ne peut accéder au bonheur que si notre esprit se met en accord avec notre corps et lorsqu’on est plus soumis à son état sensible. L’idée d ’associer le concept du bonheur à un état d’inconscience peut alors paraître étonnante. S’il le bonheur obéit à des règles précises de mode de conduite, l’homme doit en être parfaitement conscient. Cependant, si le bonheur est l’absence de troubles, être conscient ne nuit il pas à une paix de l’esprit? Mais cela n'est pas à la portée du vulgaire. De là vient qu'il décrie les gens qui en sont capables, parce qu'il a honte de lui-même et veut cacher sa propre impuissance. Il dit que l'intempérance est une chose laide, essayant par là d'asservir ceux qui sont mieux doués par la nature et, ne pouvant lui-même fournir à ses passions de quoi les contenter, il fait l'éloge de la tempérance et de la justice à cause de sa propre lâcheté. Car pour ceux qui ont eu la chance de naître fils de roi, ou que la nature a fait capables de conquérir un commandement, une tyrannie, une souveraineté, peut-il y avoir véritablement quelque chose de plus honteux et de