Madame bovary en questions
1) L’éducation d’Emma Bovary est capitale pour comprendre la vie de l’héroïne. Fille d’un paysan aisé, orpheline de mère, Emma a reçu une éducation de jeune bourgeoise dans un couvent de sœurs à Rouen. (chapitre VI de la Première Partie).C’est donc le procès de l’éducation romantique que Flaubert va conduire à travers les échecs de son héroïne : ses conversations avec les sœurs et notamment avec une vieille fille, ses lectures de romans sentimentaux comme Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, les œuvres à la mode médiévale de W. Scott, les essais pseudo-historiques de Chateaubriand, tout enflamme l’imagination de la jeune fille qui se met à rêver amours-passions, aventures exotiques, religiosité sentimentale. D’où les affreuses déceptions une fois qu’elle aura quitté sa petite société des sœurs de la Visitation. Le mariage lui permet un temps d’espérer s’affranchir du milieu familial paysan, mais la nullité de Charles lui fait tôt comprendre l’étendue de ses désillusions. Le bal à la Vaubyessard la ramène au luxe, à l’Ancien Régime entrevus dans ses lectures, mais cela restera sans suite. Ses liaisons avec Rodolphe, puis avec Léon serviront de pis-aller, jamais elle n’atteindra la ferveur, la brûlante passion des héroïnes de ses songes : Atala, Héloïse, Jeanne d’Arc. La fuite dans le luxe des vêtements, des étoffes est sans doute un autre moyen de connaître la griserie de la vie exceptionnelle, rien n’y fait, elle est rattrapée par Lheureux et ses billets à ordre. Reste le suicide, la mort tragique digne de son modèle musical, Lucie de Lammermoor. Le bovarysme d’Emma se résume donc à un dévoiement de l’imagination par la lecture mal contrôlée, par le dégoût du monde réel trop plat comme la conversation du seul homme qui l’a vraiment aimée, Charles Bovary. 2) Rodolphe est un bourgeois enrichi qui prend des airs de gentleman farmer, acquérant le domaine de la Huchette pour allonger