Madame
Rudolf Lang est né au tout début du XXème siècle en Allemagne. Son père tient un magasin de vente de textiles au détail, sa mère est femme au foyer. La première partie de l’ouvrage correspond à la description de l’enfance de Lang, une enfance totalement soumise à un père tyrannique qui, ayant commis l’adultère lors d’un voyage en France, se punit quotidiennement et essaie d’avoir une vie aussi pieuse que possible, travaillant durement et s’infligeant volontairement des sévices physiques et moraux. Affirmant porter sur ses épaules les pêchés de toute sa famille, il souhaite transmettre à son fils le poids de son fardeau en le destinant à la vie de prêtre. La vie familiale est précisément réglée, les gestes de chacun préalablement définis et les paroles réservées à la politesse et à la prière ; toutes ces habitudes plaisent à Rudolf.
Un jour, alors qu’il s’astreint, comme à son habitude, à traverser un nombre de fois prédéfini la cour de son école, un camarade vient lui raconter la raclée que lui a infligée son père et s’épanche sur les relations qu’il entretient avec lui. D’abord étonné par des relations paternelles qu’il ne comprend pas, Rudolf s’énerve ensuite sur son condisciple qui l’empêche de terminer ses allers-retours et lui casse la jambe. S’empressant alors d’aller se confesser au prêtre de l’école, il s’aperçoit avec terreur le soir même que son père est au courant de l’incident. N’ayant pas été dénoncé par son camarade, il s’imagine à tort avoir été dénoncé