Malthus et le droit des pauvres
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Pour Malthus, les lois anglaises relatives aux pauvres aggravent la situation de ces derniers de deux manières. D'une part, imposer les riches au bénéfice des plus pauvres (comme le fait la loi élisabéthaine de 1601) conduirait à faire croître la population sans faire croître les subsistances. L'assistance encouragerait en effet les hommes à se marier et le revenu par tête serait réduit avec l'augmentation de la population. D'autre part, ceux qui ne reçoivent pas l'aide aux pauvres voient leur salaire réel se réduire en raison de l'augmentation du prix des subsistances. Ce qui augmenterait le nombre des assistés, puisque chaque paroisse était tenue de compléter le salaire inférieur à un minimum considéré comme absolu, en fonction du pain et de la taille de la famille (système de Speenhamland, du nom du district qui l'a initialement mis en place en 1796).
Opposé aux lois sur les pauvres, Malthus propose donc un plan pour les abolir graduellement. Les arguments qu'il développe trouvent encore aujourd'hui un certain écho chez les libéraux quand il s'agit de réduire le chômage. Les pauvres soumis à ces lois "tyranniques", qui réduisent les inégalités, sont incités à la paresse. Malthus considère "qu'il faut désavouer publiquement le prétendu droit des pauvres à être entretenus aux frais de la société", dans la ligne de l'apologue du banquet (présente dans la seule édition de 1803): "Un homme qui est né dans un monde déjà occupé (...) n'a aucun droit de réclamer la moindre nourriture et, en réalité, il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n'y a point de couvert disponible pour lui; elle lui ordonne de s'en aller, et elle ne tardera pas elle-même à mettre son ordre à