SOCIOLOGIE DE RELIGION DE MAX WEBER
L’un des traits plus frappants de la sociologie de religion chez Max Weber c’est la fréquence avec laquelle il utilise le mot rationalité. Cela résulte de ce que l’explication sociologique des phénomènes religieux et particulièrement des croyances religieuses relève pour lui. Il parle de « rationalisation »1 pour qualifier divers processus cognitifs : la recherche de la cohérence – et plus généralement de la crédibilité – dans l’explication des phénomènes, mais aussi la recherche de moyens adaptés à des buts eux-mêmes inspirés par des besoins fondamentaux, la simplification des théories proposées pour expliquer les phénomènes naturels ou humains, la définition de pratiques et la conception de techniques dérivant de ces théories, ou encore la codification de ces techniques et de ces pratiques. La pensée religieuse lui paraît soumise, comme toute forme de pensée, à ces processus de rationalisation
Sa conception rationnelle des croyances religieuse n’implique pas que les croyances soient le produit du raisonnement. Mais si elles sont transmises par la socialisation, elles doivent apparaître au sujet comme fondées pour être acceptées. Ces principes inspirent les pages de Weber sur la magie, l’animisme et les grandes religions etc. Il y montre que la pensée religieuse est soucieuse de la cohérence, attentive à la vérification et à la falsification du dogme par le réel. Ainsi un dieu qui ne rend pas les services qu’on attend de lui va disparaître
Tout trait du phénomène religieux « est l’œuvre d’évolution particulier possédant deux caractéristiques distinct. D’une part, une systématisation rationnelle… [et] d’autre part et résultant de cette systématisation, un recul du rationalisme originel; pratique et calculateur »2 Il y développe un évolutionnisme complexe expliquant les irréversibilités dont témoignent l’histoire des religions mais évitant tout fatalisme. Il y écarte toute psychologie de profondeurs et toute psychologie