Mercantilistes physiocrates et classiques
Les premiers Indices d'une politique économique nationale apparaissent en Angleterre au cours du XVe siècle à une époque où les grandes découvertes provoquent un afflux de métaux précieux et un élargissement des débouchés commerciaux. A partir du siècle suivant et jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les auteurs mercantilistes - Thomas Mun (1571-1641), Antoine de Montchrestien (1575-1621), ou encore Josias Child (1639- 1690) - cherchent moins à expliquer les phénomènes économiques qu'à définir des mesures d'Intervention étatique susceptibles d'accroître la richesse du Prince (les questions économiques ne sont pas clairement distinguées des questions politiques). Le mercantilisme apparaît comme une alliance entre les intérêts de l'État et du capital, il représente une première émancipation par rapport au carcan moral de l'Église. La volonté de puissance économique et militaire peut se combiner avec une doctrine populationniste comme le rappelle la célèbre phrase de Jean Bodin: « Il n'est de richesse et de force que d'hommes ». L'abondance des hommes permet de maintenir les salaires à un faible niveau. De la même façon, l'abondance monétaire permet de maintenir les taux d'intérêt à un niveau favorable à l'activité économique. Dans le système mercantile, l'or et l'argent sont considérés comme la seule véritable richesse (la détention de métal précieux permet de tout acheter). L'État doit donc accumuler des métaux précieux afin de constituer une réserve de pouvoir d'achat lui permettant d'acquérir ce qui possèdent ou produisent les autres. Les rapports entre les nations sont présentés selon la logique agressive de l'affrontement: les profits engrangés par les uns ont nécessairement pour contrepartie des dommages subis par les autres. Le commerce' international est considéré comme un jeu à somme nulle. Les mercantilistes préconisent la recherche d'excédents commerciaux afin d'accroître le stock d'or national aux dépens du reste du monde: l'excédent