MHHhhh
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
- Ô douleur! ô douleur! Le temps mange la vie,
Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!
Dans ce sonnet, on voit combien Baudelaire annonce le symbolisme: symbole: la jeunesse est un "orage", on remarquera l'abondance des images (métaphores et comparaisons) rêve "fleurs nouvelles", "mystique": refus de la banalité de la vie
S'ajoute la notion essentielle de Baudelaire, en opposition à l'Idéal: le Spleen, identifié ici à l'"Ennemi".
b) Stéphane Mallarmé
Il est né en 1842. La poésie représentait pour lui un refuge contre le réel.
Dès sa sortie du collège, il dut gagner sa vie et entra comme surnuméraire à l'Enregistrement de Sens.
Ses premiers poèmes parurent à partir de 1862, suite à un voyage en Angleterre.
Il devint suppléant au collège de Tournon puis, à partir de 1871, enseigna l'anglais à Paris. Cette année-là, il publia des poème dans la revue l'Art libre.
Il rencontra à cette époque Hugo et Rimbaud.
Ses activités littéraires furent diverses: unique rédacteur de La Dernière Mode, gazette du monde et de la famille, auteur d'un ouvrage de philologie, Les Mots anglais, d'un ouvrage de mythologie Les Dieux antiques...
C'est toutefois Prose pour Des Esseintes qui fit de lui le personnage le plus fascinant du symbolisme naissant.
Son rêve était le livre unique.
Il mourut en 1898 après avoir demandé qu'on détruise ses notes.
Brise marine