mignonne salons voir si la rose-anthologie
De ce recueil est tiré le poème suivant :
Mignonne
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.
Las ! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vôtre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
" Odes ", I, 17
Ronsard (1524, Vendômois), XVIème
Ce poème est l’un des premiers du livre des odes. Il évoque la jeunesse qui passe comme le temps d'une fleur, en effet dans la première strophe, Ronsard invite cassandre à aller voir une rose. Dans la deuxième, il se désespère de voir que la fleur est fanée. Enfin, dans la dernière strophe, il en tire une leçon pour sa bien-aimée Cassandre en lui expliquant que si aujourd'hui, elle est jeune, plus tard, elle sera certainement laide et vieille et il l’incite donc à profite de sa jeunesse pour l'aimer . Par ce poème, Ronsard, s'inspire des auteurs grecs et latins en leurs empruntant des formes anciennes comme l’ode.