Le 10 mai 1981, l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République ouvre une période nouvelle dans l’histoire du socialisme français, c’est la première alternance politique entre la gauche et la droite sous la Ve République. Cet homme de gauche a déjà une longue carrière politique derrières lui, mobilisé pendant la guerre de 1939-1940, fonctionnaire sous le Régime de Vichy, puis résistant, il est onze fois ministre sous la IVe République ou il occupa de très hautes fonctions : il est notamment ministre de l’intérieur et garde des sceaux. Orateur brillant et politicien machiavélien, Mitterrand fut un fervent opposant à la constitution de la Vème République constituée par le Général De Gaulle, qu’il qualifie de « Coup d’Etat permanent ». Il s’oppose d’ailleurs au retour de ce dernier et l’affronte au second tour de l'élection présidentielle de 1965. En 1971 il parvient à conquérir la direction du Parti socialiste mais candidat de l'Union de la gauche à la présidentielle de 1974, il est battu par Valéry Giscard d'Estaing. Cependant l’élection présidentielle d’avril-mai 1981 tourne en sa faveur, le premier tour donne dans l’ordre V. Giscard d’Estaing, Chirac et Marchais mais le président sortant et Marchais ont des résultats décevants. Le PCF doit donc appeler à voter Mitterrand, comme les autres candidats de gauche, tandis que la droite demeure plus divisée. Le recul du PCF, les erreurs giscardiennes, l’habileté tactique de Mitterrand lui donne 51,8 % des voix contre 48,24 % pour Valéry Giscard d'Estaing. Mitterrand a ainsi été porté au pouvoir par une incroyable volonté de changement, mais il a également été élu sur un programme intitulé : 110 propositions pour la France qui a suscité énormément d’espoir. Ce dernier, mis en place par le Parti socialiste et François Mitterrand pour l'élection présidentielle de 1981, influença fortement les politiques adoptées au cours des deux mandats consécutifs de Mitterrand (1981-1988 et 1988-1995). On peut alors