"Mme bovary", flaubert - commentaire composé
« N'y retournons pas de sitôt, ce serait une faute. (...) Mais, si du premier jour elle m'a aimé, elle doit, par l'impatience de me revoir, m'aimer davantage. Continuons donc ! »
L'emploi de la première personne du pluriel donne un ton particulier au texte, comme si un défi était à relever, une stratégie à élaborer. C'est en effet un personnage calculateur :
« Et il comprit que son calcul avait été bon, lorsque, en entrant dans la salle, il aperçut Emma pâlir. »
Rodolphe est réaliste, il analyse les choses froidement et parvient ainsi à les prévenir. Il utilise cependant le romantisme quand cela lui est nécessaire :
« Et cependant..., aujourd'hui..., je ne sais quelle force encore m'a poussé vers vous ! Car on ne lutte point contre le ciel, on ne résiste point au sourire des anges ! on se laisse entraîner par ce qui est beau, charmant, adorable ! »
L'emploi des points de suspension et des points d'exclamation donne vie au texte, l'animent et le font ressentir plus fort. Le champs lexical du divin finit de donner à ses phrases un côté irrésistiblement charmeur. Rodolphe, d'habitude si hautain et distant ne jouerait-il pas la comédie dans le but de séduire Emma, se laissant entraîner dans de longues tirades flatteuses et indéniablement romantiques... ? Tirades qui mettent fin aux fausses protestations d'Emma :
« Monsieur ! ( ...) Oh ! que vous êtes bon ! dit-elle. »
Un début de résistance rapidement étouffé par l'habileté et la délicatesse du discours de Rodolphe. Elle se trouve ainsi flattée, émue et amoureuse, toute à celui qui sera plus tard son amant. Et non content de charmer Emma, Rodolphe déploiera ses talents de manipulateur devant son mari :
« - Bonjour, docteur, lui dit Rodolphe.
Le médecin, flatté de ce titre inattendu, se répandit en obséquiosités, et l'autre en profita pour se remettre un peu. »
Charles Bovary ne soupçonne pas Rodolphe une seule