Mme X à Descartes, 8 juillet 2015.

Monsieur,

Au cœur de l’ère moderne, le XVIIe siècle est marqué par la première grande révolution scientifique. C’est avec la révolution copernicienne démontrant la fausseté de cette vieille conception géocentrique du monde qu’émerge le système héliocentrique proposant que la Terre ne se situe pas au centre de l’univers. Le perfectionnement du télescope dont vous avez fait a permis de fournir des preuves sur cette nouvelle théorie. Les croyances et mentalités de cette époque ont été bouleversées par cette idée de soleil au centre de l’univers. Le système héliocentrique remet en question la place occupée par l’être humain. Le XVIIe siècle se caractérise aussi par le rôle fondamental accordé à la faculté rationnelle et à l’esprit de méthode pour comprendre le monde. En faisant partie de la longue tradition philosophique du rationalisme, vous avez su marquer la pensée occidentale. Avec votre ambition de construire un système de pensée aussi fiable que les mathématiques, vous avez défini l’être humain comme étant un être de raison. Avec le doute cartésien, vous êtes arrivé à la première certitude : la pensée. C’est avec votre célèbre citation « je pense, donc je suis » que vous avez justifié notre existence par la pensée. De là, vous en avez déduit que l’être humain est essentiellement une chose qui pense, un esprit, une raison. La rationalité nous permet ainsi d’atteindre la vérité et de ne pas être influencés par nos sens et nos croyances. Pour parvenir à des certitudes, vous nous invitez à faire un bon usage de la raison, à être vigilants. Donc, la faculté rationnelle doit être guidée par une méthode cartésienne inspirée des sciences et qui comporte les mêmes étapes, soit l’évidence, l’analyse, la synthèse et le dénombrement. Étant donné que nos sens sont trompeurs, vous nous amenez à l’idée qu’il faut obligatoirement se fier aux propriétés de la raison permettant de distinguer le vrai du faux. En étant incapable de