L’infirmière partie, j’engage la conversation avec Monsieur B. afin de lui faire entendre raison, il se calme et revient sur le fait que ce « con de brancardier » n’est pas voulu l’emmener. Aussi je profite de cette approche pour lui donner mon avis personnel sur la situation, jugeant effectivement le nom professionnalisme de cette personne. Voyant que je l’appuie, une communication peut avoir lieu et nous trouvons tous les deux un équilibre permettant une approche adaptée. Lui, d’une part, qui retrouve son calme et un comportement adapté et moi, d’autre part, surprise par ma propre réaction et tentant un rapprochement avec ce patient malgré la distance que j’ai pu avoir durant le stage. Distance, qui selon moi est nécessaire. Je rappelle que durant son repas, Monsieur B. mange dans le couloir, seul, en sachant que son passage en chirurgie est imminent. Pendant ce laps de temps, Monsieur B. n’est pas distrait et se trouve dans l’attente. Les jours précédents, il exprime sa peur concernant cet acte chirurgical. De cette façon, la peur croissante, la solitude à cet instant et la remarque du brancardier provoque peut être cette exagération dans le comportement de ce patient. Car lorsque lui-même s’emporte et insulte le personnel, dans ses paroles il mentionne très clairement son envie de partir et donc, son refus d’aller dans le service de chirurgie : « Je n’irais pas au bloc », « Je veux rentrer chez moi » Aussi, je fais comprendre à Monsieur B. qu’au-delà de cette altercation, d’autres professionnels l’attendent pour son opération. Qu’il est nécessaire pour lui de s’y rendre, avant tout pour soulager sa douleur, et que sans cette intervention, l’abcès pourrait se développer en entrainer des complications. Je devine alors que l’information est comprise, car Monsieur B. me répond : « On ne peut pas le percer. » Il est conscient de son état et sait donc l’intérêt de se rendre à ce rendez vous, pour son bien.