Mon langage exprime-t-il ma pensée ?
« L'homme est un roseau pensant. » affirme Blaise Pascal (1623-1662), faisant de la pensée une activité toute particulièrement humaine. Ironie du sort, le papyrus, roseau des bords du Nil, fut investi -il y’a 5 000 ans- par une autre activité spécifiquement humaine : l’écriture, c’est-à-dire le Langage sous sa forme écrite. L’homme est le vivant qui pense et parle. Et de fait Langage et Pensée sont intimement liés : c’est ainsi -faute de mieux- par des mots, par du langage, que cette dissertation articule et articulera les différents points d’une pensée qui cherche à être exprimée et communiquée. Sans tenir compte -pour l’instant- de l’efficacité avec laquelle le langage parvient effectivement à ses fins, on peut dans un premier temps définir le langage comme expression verbale de la pensée dans le but de la communication de celle-ci, donc comme moyen de communication. Ma parole, c’est-à-dire l’emploi que je fais du langage, peut-être vu comme la simple traduction verbale (orale ou écrite) d’une pensée qui devient alors accessible à l’autre (à la seule condition que l’autre parle ma langue bien-sûr). Mais ne dit-t-on pas au sujet de la traduction : « Traduttore, traditore » (traduire, c’est trahir) ? En d’autres termes, en ce qui concerne le langage et la pensée, la traduction (verbale) d’une pensée n’est-t-elle pas nécessairement qu’une expression partielle de celle-ci ? D’ailleurs, combien de fois, en combien de circonstances de nos vies avons-nous tous eu plus ou moins l’impression d’être trahit par l’insuffisance du langage, par son inadéquation avec notre pensée ? De cette difficulté concrète nous pouvons nous saisir pour nous demander s’il faut en déduire qu’effectivement le langage est impropre, insuffisant aux exigences d’une expression et d’une communication limpide de la pensée. Cette première approche du sujet nous invitera à approfondir la définition que nous avions donnée dans un premier temps au langage comme